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Séminaire du samedi 28 novembre 2020 - Bruxelles - Bozar

REPORTE AU SAMEDI 9 JANVIER 2021

" Mouvement des corps, mouvement de l'âme "

BOZAR PRESENTE 

"Danser brut" qui éclaire le lien entre danse et mouvements involontaires ou répétitifs. L’expo étudie les formes d’expression du corps, du visage ou des mains, comprises comme une forme d’accès à notre être-au-monde.

Mélange d’art brut, d’art moderne et contemporain, de documents d’archives médicales ou d’extraits de films, l’exposition défie toute catégorisation. Se refusant à raconter une histoire de la danse, elle vise à élargir notre vision et à mettre la modernité sous un jour différent.


Avec des œuvres d'Ulrich Bleiker, Michael Borremans, Charlie Chaplin, Aloïse Corbaz, Henri de Toulouse-Lautrec, Michel François, Valeska Gert, Rebecca Horn, Henri Michaux, Vaslav Nijinsky, Arnulf Rainer, Philippe Vandenberg, Mary Wigman, Adolf Wölfli, ainsi qu'une sélection de documents d'archives, manuscrits, magazines et fragments de films.

L'occasion est trop rare pour ne pas la célébrer. Bozar - Bruxelles propose une exposition qui mérite que nous nous y attardions et la prolongions d'un séminaire de réflexion sur le corps, le mouvement, la folie, gestuelle et gesticulation, le rythme, les limites... pour questionner, in fine, l'essence de la danse.

Martha Graham et

Isamu Noguchi


" Ce que je fais va changer la façon dont le monde regarde la danse, comme Picasso change le regard du monde sur l'art "


" Elargir les limites de l'horizon"

Photo : Martha Graham , Lamentation, 1930 dans un costume original d'Isamu Noguchi...

"Lamentation est un solo dans lequel je suis vêtue d'un long tube de tissi pour suggérer la tragédie

qui hante le corps, cette capacité que nous avons de nous dilater à l'intérieur de notre propre enveloppe, de percevoir et de mettre à l'épreuve les contours et les limites de l'universelle douleur"

" Je crois à la vie, à toutes ses formes vivantes,... le retour aux racines de la danse, à la vie elle-même à partir de laquelle la danse bondit " Mary Wigman - Photo : Kexentanz - 1922


Nous ne sommes pas mus, nous nous mouvons. Cet auto-mouvement s’enracine dans les tréfonds de notre être. Dans l’instant de cet apparaître moteur et mobilisateur, fond et forme s’identifient. Voilà qu’en surface, dans ce petit mouvement anodin, se révèle ce qui se cache au plus profond de nous.

« Nous nous mouvons » traduit aussi la temporalité du mouvement : le présent. Je ne peux me mouvoir ni dans le passé, ni dans le futur.


"Le vivre présentiel se réalise dans le mouvement et n’est provoqué que par le mouvement." Erwin STRAUS

Un corps habité, transcendé (Leib) s’exprime tout autrement que le corps-objet, témoin de notre facticité (Körper). Chacun d’entre nous peut le remarquer, car « exister son corps » transcende le mouvement.

« Par son mouvement, le centre crée une durée qu’appelle et provoque ce même mouvement. Par son mouvement, le centre – centre primordial et viscéral – transforme ma vie elle-même en une force qui ne m’appartient plus, et qui maintenant vivra hors de moi. » SHIRREN 

A quel moment, la motricité se métamorphose-t-elle, libérant cet autre mouvement transcendé ?


« Il ne s’agit pas d’une affaire de technique motrice, ou d’un problème de dynamique des flux d’énergie. Plus profondément, on touche aux fondements de l’art, à cet espace où s’instaure et d’où émerge la forme artistique. Cela a sans doute à voir avec ce qu’on peut appeler le silence ou ce que les maîtres de l’ancienne peinture chinoise appelaient « le vide ». Le vide, chez ces peintres, est ce par quoi se donne à voir la forme… La danse produit un espace du corps qui engage des forces et se nourrit de tensions. » José GIL

La danse spectacle est une gestuelle, un mouvement moteur, une cadence dont le geste dansé – irruption du rythme – est l’événement.


Pour celui qui est surpris par l’épiphanie autophanique du geste dansé, ces propos s’éclairent et prennent sens à partir du fond qui s’ouvre sur l’Ouvert.

Aussi longtemps que l’homme possède les limites de son corps, il peut se regarder dans la glace sans trembler dans « l’Ouvert ». Là où s’ouvre l’Ouvert apparaît l’œuvre-nue qui nous met en demeure de nous transformer ou de nous anéantir. Sans cette ouverture à soi, au large de toute autophanie, rien n’apparaît : l’œuvre-nue reste recroquevillée au creux du silence, immanifestée, dans un « là » qui n’est « le là » de personne.

L’existant n’est-il pas seul à pouvoir écouter le silence, pénétrer les voies secrètes du Vide, déchirer le Rien, rencontrer l’Ouvert... Chacune de ces mobilisations ontologiques s’arrache du fond pathique.

Lorsque le rythme nous anime s’éveille le geste dansé. Le corps se transforme. Il ne se déplace plus dans un espace orienté, il bouleverse la thymie de l’espace, son atmosphère. Le rythme naît au cœur du rien pour apparaître au cœur du corps. Lui seul, dans une Gestaltung continuelle, unifie le corps qu’il fractalise simultanément. Le danseur laissera ce rythme dynamiser l’espace comme une orbe à l’infini qui finira sa course dans un nouveau commencement : la rencontre.

EN PRATIQUE :

Quand ? : Samedi 9 janvier 2021 de 12 h30 à 18h00

Où ? Rendez-vous au café-brasserie des Bozar. Entrée par la rue. Demandez la table d'Ado. Le séminaire se donnera une partie, avant l'expo, une, pendant et enfin, la dernière, après la visite de l'exposition. Si la brasserie est fermée, je vous donnerai l'information nouvelle.

Pour s'inscrire : veuillez verser l'acompte de 60 € sur notre compte

CEBDA ING Bank IBAN : BE08 3601 1324 82 13 BIC : BBRUBEBB

avec la mention " Séminaire Danser Brut nov 2020".

Si nous le pouvons, nous partagerons un repas à la brasserie des Bozar où nous aurons la première partie du séminaire. Le montant total du séminaire dépend du nombre du participant. Vous verserez le solde après le séminaire. 

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