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ArtDo

Vous convie à découvrir 

" Depuis les commencements , le monde est complet dans son état d’origine. Mais les hommes sont incapables de voir la réalité telle qu’elle est réellement – peut-être à cause de ce mouvement exalté et auto-généré de la conscience humaine, qui la pousse à poser le monde devant elle comme un objet." Lee Ufan

J'ai découvert Lee Ufan sur l'île de Naoshima au Japon où l'artiste a demandé à Ando Tadao de lui penser un lieu à la mesure de sa pensée et de son oeuvre. 

Extraits de mon roman à paraître

" De Braise et de Brume"

10h00, la grille s’ébranla… Fidèle à son style architectural, Ando Tadao protège des regards l'édifice muséal et son entrée par la duplication d'un mur à l'identique créant par la même un passage intimiste aux lignes épurées. 

Au sol, des galets blanc conglomérés formaient un tapis immaculé d’où se démarquait un carré noir d’acier sur lequel était posé en pleine présence un autre de ces rochers blancs que l’artiste affectionne tout particulièrement. 

Un monde inconnu et pourtant familier dévoilait son ouverture : un espace d'accueil-recueil où le corps ne se déploie plus en mode promenade mais devient présent. Soudain, un pan de mur coulisse et de s’ouvrir une béance pour le moins surprenante qui nous invite à passer du dehors au-dedans, de la géographie au paysage, du bavardage à la parole, d’une lumière éblouissante à une obscurité presque totale. 

A peine entrés que la porte magistrale se referme silencieusement, l’obscur devient peu à peu pénombre. Nos sens s'adaptent à cette transition violente, de l'adret à l'ubac. Nous étions les premiers, silencieux au cœur du silence, à fleur du sacré. Nous nous sentions au cœur d'une pyramide où les « salles de silence » n'accueillaient aucune dépouille pharaonique mais une pierre érodée par la rivière, posée nue et sans artifice dans un vide-éclaté éclairé par d’étroits orifices linéaires filtrant la lumière du jour. Seule une plaque de métal témoignait d'une production humaine mettant ainsi le naturel en tension avec l'humain. 

Ufan nous plongeait dans un ici-ailleurs, un dedans-dehors, un être-en-relation, propice soit au questionnement de soi, soit à la fuite catégorique dans la critique et l'incompréhension. Nous n’étions plus au Japon, pas plus dans un musée mais dans l’antichambre de la métamorphose. Le temps s’était suspendu. Au terme de ce périple, quelques livres nous attendaient dont l'un d'eux « The art of the margins » attira notre attention. Lee Ufan nomme son art « Yohaku - 余白», espace-marge résonant avec le vide. Il ne s’agit pas du vide à proprement parler mais d’un lieu-ouvert de puissance où les actes, les choses et l’espace interagissent fondamentalement. Yohaku transcendent les objets et les mots permettant ainsi aux hommes de séjourner dans le silence et, dès lors, d’humer l’infini. L’artiste est calligraphe, poète, écrivain, philosophe.

Ce Lieu harmonise les contraires et visibilise ce qui n’est pas de l’ordre de nos perceptions habituelles : un entre tensionnel de présence/absence, du visible/invisible, du son/silence, de l’humain/divin, de l’activité/passivité, du lieu/espace, de l’éphémère/éternité, du logos/mutos, du plein/vide, de l’apparaître/disparaître, de la vie/mort, de l’équilibre/déséquilibre. Ce Lieu n’est donc lui-même ni lieu, ni espace, ni présence, ni absence, ni plein, ni vide, ni vie, ni mort mais l’entrelacs existential qui permet à l’homme et au mystère de son intelligence de cheminer cette ambiguïté qui le taraude : être un étant à part entière et à la fois ne pas s’y réduire. De cet entrelacs existential sourd l’existentiel, un vécu qui existe ses potentialités.

A chaque rencontre de l'artiste,

ce fut un bouleversement

des sens et de la pensée...

C'est donc avec joie

que je vous propose cette découverte

les vendredis 20 et samedi 21 septembre 2019

et, ce, d'autant plus que l'artiste fut intéressé par la phénoménologie (Merleau-Ponty) et la pensée de Martin Heidegger.

Pompidou-Metz

nous réserve néanmoins une surprise...

Il nous convoque au monde d'une autre artiste:

Rebecca Horn

Théâtre des métamorphoses

Soumis à de constantes métamorphoses dans l’espoir d’une transformation du sujet et du réel… route du surréalisme… alchimie… transmutation et raffinement de la matière , vise la métamorphose du sujet… niveau supérieur de conscience… recherche autour de l’hybridation, du dialogue entre formes et forces, et de la rencontre des extrêmes.

Un prie-Dieu se balance largement pour rencontrer 

son vis-à-vis cloué au mur...

Lentement s'ouvrent les antennes métalliques de l'abri.

La victime est prête à recevoir le meurtrier.

Elle attend, elle permet la pénétration mortelle.

Cette ouverture volontaire dans l'aura du cercle intérieur

affaiblit tellement l'adversaire que son balancement

devient farce... Rebecca Horn... ( oeuvre en face et la vidéo) 

" Je veux alarmer et alerter les gens,

les ébranler, les prendre aux tripes.

Il faut frapper les esprits

afin d'induire une prise de conscience psychologique et intellectuelle.

Puis, peut-être, on peut caresser" R. Horn

" Pour moi, ces machines ont une âme: elles tremblent, vibrent. s'évanouissent et tout à coup elles reviennent à la vie. En aucun cas, iI ne s'agit de machines parfaites... Le monde des objets a aussi une vie propre. " R. Horn

Avec les plumes,

je caresse le visage d’une personne…

L’espace intime qui nous sépare

est traversé d’une tension tactile… R.H.

                                    " Dormir sous l'eau et

                                                       voir des choses qui se déroulent au loin" R.H.

L'alchimie offre à Rebecca Horn un cadre pour ses recherches

autour de l'hybridation, du dialogue entre formes et force, et de la rencontre des extrêmes.

Naviguez dans la photo panoramique avec la souris pour la découvrir dans son entièreté...

Quand : - Pour ceux qui désirent partir de Bruxelles : du vendredi 20 septembre, départ en minibus à la rue Leys,18 1000-Bruxelles à 14h. Rendez-vous sur place à 13h45

               - Pour ceux qui désirent se rendre sur place par leurs propres moyens, rendez-vous à l'hôtel de Metz ( renseigné ultérieurement) à 18h00 pour le commencement du séminaire.

- Samedi 21 septembre :

10h00 à 12h00 : découverte et séminaire Lee Ufan

12h00 à 12h45 : Lunch léger et séminaire Rebecca Horn

12h45 à 16h00 : Découverte de la rétrospective Rebecca Horn

- Fin du séminaire à 16h et retour vers Bruxelles escompté vers 19h30.

: Musée d'art moderne Pompidou à Metz

Quid : 

Rencontre et initiation de l'oeuvre de Lee Ufan et du courant artistique : "Mono-Ha" et "Gutai"

Rencontre et découverte du monde de Rebecca Horn. 

Description : Un séminaire de préparation, la rencontre de l'oeuvre, une conversion du regard, une écoute de ce que Lee Ufan et Rebecca Horn nous proposent. Partage. 

Acompte demandé : 250 euros depuis Bruxelles à verser avec la mention " ArtDo Ufan 2019"

150 euros à verser avec la mention " ArtDo Ufan 2019 Sans transport"

Je veux limiter

 l’expression de soi.

Lee UFAN

Je veux que ma pensée limitée,

Mon acte et le champ engendré pour l’occasion

Se déploient par le souffle

Et que mon œuvre

soit ce « quelque chose »

Qui découvre une spatialité picturale ou sculpturale

Qui respire l’infini.

Lee UFAN

Partage de synchronicités...

Partage de synchronicités… 2019

Juillet, un séminaire au cœur de l'oeuvre de Fabienne Verdier

Août, une conférence à Nagoya " Philosophy and Beauty"

Septembre, rencontre du cheminement de Lee Ufan et Rebecca Horn à Metz 

Sans oublier, le séminaire d'été à la Biennale de Venise.

Ces moments ont nécessité une lente méditation et contemplation des oeuvres et des écrits, une écoute encore inouïe de donations insoupçonnées et s'exercer à lire la parole des artistes et/ou penseurs : Lee Ufan, Fabienne Verdier, Heidegger, Nishida, Nishitani,...

Le fil rouge de ces suspens est

- la question de la possibilité de jeter une passerelle entre l'Orient et l'Occident, la philosophie occidentale et la pensée chinoise et japonaise,

- l'impact de l'épreuve, de son lieu de naissance, de son éducation dans l'œuvrer,

- l'interaction, la recherche d'équilibre, la primauté éventuelle de l'expérience, du pathique et du gnosique, du cognitif.

En chemin, en ce chemin, je ressens une profonde harmonie chez Lee Ufan entre ce qu'il écrit et en présence de son oeuvre traversée par une humilité émouvante… alors que le "Je" de Fabienne Verdier demeure paradoxal, si présent pour un "je" qui prône l'effacement de soi, le vide...

"où" sommes-nous ? "Où" sont-ils ?

Nishida distingue trois niveaux topiques: le lieu de l'étant, le lieu de l'étant oppositionnel ou relatif et le lieu du néant absolu ( Zettai mu no basho). Platon s'ose à partager un espace inidentifiable "Chora". Quant à Heidegger, son " le là" n'en devient que plus énigmatique au fil de sa pensée, au large de toute géographie.

Peut-être, prudemment, puis-je avancer qu'au travers des oeuvres et des écrits, nous pouvons ressentir le "où" à partir duquel ils se donnent et nous intonnent à un "où" dans lequel à notre tour nous pouvons séjourner ou tout simplement nous poser un instant….

Je serai d'autant plus vigilant durant ces deux mois à partager ce questionnement...

Merci Henri Maldiney, Bernard Stevens, Yoichiro Iguchi,

êtres de chair que j'ai rencontré et rencontre

pour donner chair aux écrits, aux pensées, aux oeuvres de ceux qui sont restés absents malgré leur présence transformatrice.

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