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Séminaire d'été 2025

          Madrid

A gauche, toile de Mme Elsa Maldiney

Pr. Henri Maldiney

Chemins de pensée

Penser le chemin

Le Professeur Henri Maldiney a consacré sa vie à traduire en une parole habitée les perceptions singulières qui l'animaient lorsqu'il lisait un grand penseur, qu'une œuvre d'art le surprenait, lorsqu'au Vinatier ( hôpital psychiatrique lyonnais) se dévoilaient les méandres de la folie, lorsqu'enfin une rencontre le mettait en demeure de se remettre en question : Tal-Coat, Schotte, Kuhn, ... 


Les quarante années que nous avons partagées ont existé ma vie et illimité mon horizon. Sa mort, le 6 décembre 2013, ne l'a rendu que plus présent. En 2018, j'organise un première hommage à son cheminement de pensée, à l'homme que j'ai pu rencontrer. En 2025, je proposerai une nouveau lieu d'échange et de partage où s'entrelaceront ses textes, des vidéos de nos échanges et certaines œuvres d'art dont il m'a ouvert le regard lors d'un voyage à Madrid.

Elsa et Henri Maldiney - Cuisine à Vezelin

Nous dégustons le potage tomate-ail de son jardin cuisiné par l'hôte lui-même.

PAROLES REVELATRICES :

L’homme est un être que l’épreuve enseigne, 

il faut qu’il soit capable d’accueillir cet enseignement et que ce là, où il est éprouvé, il l’existe... 


Deux pulsions antagonistes poussent l’homme :

Pulsion sensible procède de l’existence (Dasein) naturelle de l’homme, de sa nature sensible et son affaire est de l’insérer dans les bornes du temps et de le faire matière. Cette pulsion exige qu’il y ait du changement, que le temps ait un contenu

Pulsion formelle procède de l’existence absolue de l’homme, de sa nature rationnelle et elle tend à le faire libre, à introduire l’harmonie dans la diversité de ses manifestations et à affirme sa personne à travers tous ses changements d’états.


La transcendance n’est possible que là où la présence reprend les pulsions en sous-œuvre et, en les existant, les met au monde. Pour énoncer l’étant dans la première surprise de la réalité, toujours déjà l’homme le justifie. L’allemand dit « Es gibt » , le français dit « il y a » . Le "es" exprime le fond pulsionnel. Le "y"  exprime l’ouvert de rencontre… La présence existe le fond pulsionnel


Poésie est le moment apertural de la parole, l'ouverture à l'être , au Rien, dans le vide éclaté duquel nous co-naissons avec l'événement.


Chaque œuvre d'art nous met en présence de l’unique. Unique, elle a, comme dit Oskar Becker, la fragilité, mais aussi l’infaillibilité d’une pointe, qui perce au dessus de l’esthétique sensible, en ouvrant un autre espace sans voie d’accès, sinon celle qu’ouvre, hors trace, un bond


Pr. Henri MALDINEY


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